24
mar
2012

Histoire du terrain

1951 : UN FABULEUX TERRAIN DE JEU…

Peu le savent ; le « camp » d’aviation de Boos était jusqu’en 1968/69, une vaste étendue de quarante hectares en pleine campagne. « Campagne » n’est pas un vain mot, car le plateau de Boos était exclusivement agricole aussitôt qu’étaient franchies les limites bourgeoises du Mesnil-Esnard.

aérodrôme de Rouen Boos en 1944 - 1955

En 1955 – date approximative de la vue ci-dessus, le GRAL était l’unique utilisateur de la plate-forme. Cette affectation mérite qu’on la raconte un peu :
A la Libération ; le constat pour le GRAL est amer. Son Président-fondateur HAUCHEMAILLE a été tué en combat aérien à bord d’un spit’ en Juin 40. Son trésorier-fondateur, Ferdinand BEAU était mort, quant à lui, en déportation à Birkenau pour fait de résistance (réseau Comète). Trois autres membres du club avaient également péri pour faits d’armes; le Lt FAFL ORANGE, le S/O pilote DELORD, et DARGENTON. Question matériels, le hangar construit à Vatteville au-dessus de la Côte des deux Amants était détruit et les planeurs qu’il contenait, pour les protéger des bombardements, avaient disparu du fait de l’ennemi.
Le club ne put renaître que comme section «vol à voile» de l’aéro-club de Normandie. Les motivations «avionneuses» et «planeuristes» n’étant pas les mêmes ; la taille de ce grand aéroclub « Avion » et sa notabilité, ont fait naturellement que le GRAL ne pouvait continuer sous cette tutelle encombrante. Il redevint rapidement autonome mais la cohabitation sur le terrain du Madrillet (l’actuel parc des expositions) continuait à poser des difficultés.
Or, sur le « Plateau de Boos », une base aérienne désaffectée depuis la fin de la guerre, existait. Elle appartenait à l’Etat. L’Administration s’apprêtait d’ailleurs à vendre les deux immenses hangars « tonneaux » et à restituer la plateforme à sa vocation agricole.
C’était sans compter la ténacité des membres survivants du GRAL et la position de son Président du moment ; Jean DAVID responsable de service au Port de Rouen. Après guerre, l’enthousiasme était souvent irrésistible.
Nous n’avons pas le détail des démarches politiques qu’il a fallu poursuivre, mais l’affectation de la plateforme en 1951 au GRAL fut acquise et sa remise en état, accomplie.
Deux pistes en croix, l’une de 1300 mètres appelée « Boos-Vert Bocage », l’autre de 1100 mètres appelée NE-SO, furent crées dans le courant de l’année 1951 par le Service des Bases Aériennes. Le seul regret du GRAL fut que les contraintes budgétaires aient empêché les travaux d’assainissement pourtant indispensables. Cette économie fut vécue comme une calamité pendant près de deux décennies. En effet, les hivers et les printemps pluvieux obligeaient souvent un redémarrage très tardif de la saison des vols en raison de l’impraticabilité du terrain. Beaucoup de « journées du siècles » ont été perdues parce que le treuil était embourbé au milieu du terrain parfois même en plein été, par exemple.
Le premier vol eut lieu, précisément, le 16 septembre 1951 et l’inauguration officielle, un an plus tard, le 28 septembre 1952.
La conclusion d’un article du Bulletin du Service Ordinaire et Maritime de décembre 1951, dit en substance :
« Ainsi, la région rouennaise se trouve maintenant dotée d’un terrain spécialisé dans le vol sans moteur… ».
Plus tard, bien poliment, le Cercle Aérien Normand des Anciens de l’Armée de l’Air (C.A.N.A.A.) qui ne s’entendait peut-être pas mieux avec l’Aéro-club de Normandie sur l’Aérodrome du Madrillet, demanda à établir ses quatre ou cinq avions sur la plateforme de Boos. Le GRAL les accepta. Ils investirent le second hangar. Le C.A.N.A.A construisit juste à côté le club-house que le GRAL habite maintenant. Plus tard encore, le G.A.B.S. (aujourd’hui A.C.E.S.), expulsé de son terrain de ST ROMAIN de COLBOSC trouva refuge dans le hangar du GRAL jusqu’en 70. Enfin en 68, la Chambre de Commerce entreprit des travaux de construction de l’aéroport commercial (première version) dont elle voulait doter Rouen.
Les frontières de l’immense terrain de jeu des Graleux commencèrent à se resserrer sérieusement et leur liberté, un peu souvent débridée d’ailleurs, aussi.

aérodrôme de Rouen Boos en 1973

TGN, 19 mars 2012 modifié le 22 mars.

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